Au cour de sa vie , un Français consomme en moyenne 7 bovins, 33 cochons, 9 chèvres et moutons, 1300 volailles et 60 lapins soit un peu plus de 1400 animaux d’élevage auxquels il faut ajouter 1 tonne d’animaux marins.
Pourtant l’OMS signale depuis de nombreuses années que la surconsommation de viande favorise de nombreuses maladies comme l’obésité, le diabète, les MCV, le cancer colorectal…
Une étude de l’université d’Oxford publiée en janvier 2013, et qui porte sur 45000 volontaires sains assure que le végétalisme réduirait de 32 % le risque de maladies cardiovasculaires mais a condition de consommer des protéines végétales.
Les végétariens sont différents des végétaliens ou « végans » qui ne consomment aucun produit issu de l’animal tel que le lait sous toutes ces formes (Yogourts…), les oeufs, les fromages, le beurre, la créme, le miel…Ces derniers évitent aussi de porter du cuir ou tout autre vêtements d’origine animale.
Les protéines végétales : les champions (3% de protéine c’est a dire 3 g de protéines pour 100 g de champignons), la châtaigne (3%), épeautre (12%), fèves (12%) avec les fraiches a 6% et les sèches a 20%, graines germées (30%), Haricots (6-12%), lentilles (10%), noix (8-12%), pignons de pains (13 a 15%), pistaches (20%) quinoa (7%), riz complet (8-12%), sarrasin (20%), soja (30-36%).
En ce qui concerne la ration de protéine: 100 g de boeuf = 300 g de lentilles = 80 g d’amande = 250 g de tofu = 4 oeufs
Avec ces aliments la plupart des acides aminés essentiels, que l’organisme ne sait fabriqué, constituant des protéines indispensable a la santé (comme les précurseurs alimentaires de certains neurotransmetteurs) sont apportés. A noter que l’oeuf contient a lui seul les 8 acides aminés essentiels dans des proportions idéales.
300 milliards de kilos de viande sont ingérés chaque année dans le monde soit 4 fois plus qu’en 1960. Selon l’organisation des Nations Unis pour l’alimentation, avec 9 milliards d’habitants en 2050, la production mondiale de viande pourrait atteindre les 450 milliards de kilos.
La consommation de viande augmente le risque cardiovasculaire, de diabète selon une méta-analyse portant sur 615000 participants en 2012. La viande transformé augmente le risque de maladie coronaire de 42% pour 50 g/j ce qui fait une faible ration. Ce sur-risque serait essentiellement en rapport avec l’augmentation du sel (400% !!) dans la viande transformé.
Le risque de diabète`augmente de 20% avec la consommation quotidienne de 100 g de viande et de 50% avec une consommation quotidienne de 50 gr de viande transformée.
La toxicité de la viande serait en rapport avec le fer ou l’hème lui même (transportant l’O2) de la myoglobine qui est pro-oxydante.
Pour mémoire la myoglobine apporte la couleur rouge de la viande et est composé d’hème fixant le fer qui transporte l’O2. L’hémoglobine du sang est dans le globule rouge et contient 4 hèmes donc 4 molécule d’O2.
Si le fer héminique venant de de la viande serait toxique le fer non héminique venant des végétaux ( lentilles, poids chiches, haricot blancs, cacahuètes, oeuf, amandes, noix de cajous, spirulines, tofu, poudre de cacao, avoine…) est bien meilleur et doit d’ailleurs être consommer par les végétariens pour éviter les carence en fer et en B12.
Par ailleurs, la L-carnitine de la viande rouge en particulier dans le boeuf est dégradée dans le tube digestif en TMAO, substance très agressive pour les vaisseaux et favorisant l’athérosclérose. A noter l’absence de TMAO chez les sujets végétariens.
En ce qui concerne les AVC ischémique, transformée ou non la viande augmente de 15% les AVC et ceux indépendamment de l’élévation de la tension artérielle.
En resumer la consommation de la viande augmente le risque CV a cause du sel, de l’héme, le stress oxydatif, la production digestive de TMAO et les éventuels additifs alimentaire et notamment les pesticide.
Outre les effets directs sur notre santé, la surproduction de viande a des conséquences néfastes et dangereuses sur la planète, réchauffement climatique, déboisement des forets (70 % des terres agricoles sont destinés a nourrir les animaux), épuisement des réserves d’eau sans compter les pesticides, les antibiotiques et autres toxiques pour booster la production.
L’élevage est industriel et l’abatage des animaux est calqué sur l’industrie automobile ou l’animal est tué, éviscéré (le plus souvent encore a moitié vivant) et découpé en quelques minutes. Le Brésilien JBS qui est l’un des leaders mondiaux des abattoirs a la capacité d’abattre 85 000 têtes de bétail chaque jour.
Notre organisme n’est pas conçu pour digérer et assimiler correctement les protéines animales quand elles sont en grande quantité. Les enzymes du tube digestif détruisent de préférence les protéines végétales qui sont nombreuses comme dans le soja par exemple qui contient 8 fois plus de protéine qu’un morceau de viande (cf supra les protéines végétales).
De plus, pour être réellement nourricière, la viande devrait être consommée crue et immédiatement après la mort de l’animal. Nos ancêtres homo sapiens contrairement aux idées reçues se nourrissaient essentiellement de fruits et légumes.
Il faut réduire notre consommation de viande et rechercher plus la qualité que la quantité. L’idée est d’inverser nos habitudes alimentaires en considérant que les légumes sont la plat principal et la viande l’accompagnement.
L’image de la vache broutant l’herbe riche en omégas 3 de nos vertes prairies n’est plus d’actualité, nos bovins sont désormais nourris chimiquement à l’autre bout de la planète.
Le prix de la viande a augmenté de 40 % alors que les revenus des éleveurs tendent à diminuer. Les lobbies des industriels sont puissants et protégés par les politiques de manière a dissimuler les pratiques inhumaines et dangereuses pour la santé de l’élevage industriel et des abattoirs.
Viande VSM
Par ailleurs, il faut savoir qu’une fois la viande prélevée sur l’animal, les os sont passés dans une machine pour prélever les derniers lambeaux. Tous ces restes (viandes, os, cartilage, moelle..) sont utilisés pour les plats bas de gamme comme les raviolis, les pizzas…
C’est la Viande Séparée Mécaniquement (VSM) dont la mention est normalement obligatoire sur l’emballage. « Cette substance » est recolorée et recompactée en fin de chaine pour ressembler a un produit consommable comme le jambon etc… Les qualités nutritives sont absentes et la toxicité hautement probable.
Terminons ce paragraphe par des remarques positives.
Consommer de manière raisonnable et en optant pour la qualité (c’est a dire fuir l’élevage industriel en faisant l’effort de s’adresser directement aux petits producteurs) apporte des protéines animales indispensables a la santé notamment des acides aminés essentiels que l’organisme ne sait fabriquer tout seul, ainsi que du fer, de la vitamine B12 et des Omega 3.
En ce qui concerne ces acides animés essentiels les œufs, les poissons et certains végetaux (cf supra) peuvent remplacer la viande. Si on souhaite absolument éviter les protéines animales il est possible d’opter pour les végétales mais a condition de cumuler légumineuses (lentilles, poids chiches, haricots…) et céréales (maïs, blé, riz, orge…).
A noter que les abats, ainsi que le boudin ou l’andouillette peuvent être consommés 1 à 2 fois par semaine si ils ne sont pas agrémentés d’une sauce bien grasse.
A propos du cancer, les soupçons se confirment !
Je ne peux pas terminer ce chapitre sans évoquer la fameuse méta-analyse publiée le 26 octobre 2015 de l’OMS ou 22 experts venus de 10 pays différents (sans conflit d’intérêt avec l’industrie agroalimentaire) ont compilé plus de 800 études sur le sujet, ont conclu que la viande est possiblement cancérigène.
Il s’agit des cancers colorectaux, mais il est hautement probable que leurs conclusions peuvent s’appliquer à d’autres pathologies et en particulier cardiovasculaires.
Le noyau paranoïaque des consommateurs de viande (les viandards mais aussi les plus modérés…) et les bouchers de quartier qui se décarcassent depuis des années pour trouver des produits de qualité ont été douloureusement secoués.
Cependant le rôle de l’OMS et de tout autre organisme sanitaire n’est pas d’interdire mais d’INFORMER pour que chacun puisse adopter un comportement responsable et adapter pour sa santé et là en l’occurrence alimentaire en toute connaissance de cause. Sachant que les Français ont tendance à surestimer les risques environnementaux et à sous-estimer leurs risques comportementaux.
La conduite automobile tue, tout le monde le sait, mais il n’est pas interdit de conduire!! Même chose pour le tabac et l’alcool qui sont des facteurs de risque cancérigène et cardiovasculaire bien plus puissant que la surconsommation de viande et qui reste en vente libre.
Pour donner un ordre de grandeur le tabac est responsable en France de 30% de la mortalité, l’alcool 20% et la malbouffe 10%.
Dit en d’autres termes, au niveau mondial et ce chaque année (selon l’organisme de recherche indépendant Global Burden of Diseases) :
- la viande transformée par salaison (ajout de sel et de conservateur comme les nitrites) serait responsable de 34 000 décès,
- la viande rouge (toutes les viandes sauf la volaille) 50 000 décès,
- le tabac 1000 000,
- la consommation d’alcool 600 000 et
- la pollution atmosphérique 200 000.
Par ailleurs il est utile de savoir que le CIRC (Centre International de Recherche sur le Cancer) de l’OMS s’adresse à tous les pays du monde. La surconsommation de viande n’étant plus l’apanage des pays riches, la planète n’aura pas suffisamment de ressources pour nourrir l’homme et les animaux qu’il élève à des fins culinaires. A ce jour déjà prés de la moitié du blé produit est réservé à l’alimentation des animaux de consommation. Par ailleurs l’élevage industriel,d éjà évoqué plus haut, participe largement au réchauffement de la planète et serait responsable (à cause du méthane produit) de 30% des gaz a effet de serre.
Mais que dit réellement l’étude :
- la viande transformée (charcuterie, saucisse, plats préparés, pizza, hot dog…) avec ajout de produits conservateurs ou rehausseurs de goût consommée régulièrement est cancérigène. Chaque portion de 50 g /j de ces produits augmente le risque de cancer colorectal de 18 %.
- La viande rouge consommée en grosse quantité > a 500 g /semaine est probablement cancérigène. Chaque portion de 100 g/j augmente le risque de cancer colorectal de 17%
Cette toxicité de la viande s’expliquerait par la graisse contenue dans la viande, en elle même toxique, et qui a aussi tendance a capter les additifs alimentaires, les antibiotiques et autres pesticides dont la plupart sont lipophiles. Cette toxicité ne se limite pas à la seule graisse. Consommer en grosse quantité la viande apporte trop de fer héminique (contenu dans la myoglobine de la viande) qui en s’oxydant produit des substances toxiques pour les cellules de l’organisme (d’oû l’intérêt de consommer des antioxydants).
Pour la viande transformée ce serait les nitrates et les nitrites qui seraient cancérigènes. Les Français consommeraient en moyenne 250 g de viande par semaine.
La consommation de viande transformée est délétère pour la santé avec augmentation des maladies cardiovasculaires, du diabète, du cancer essentiellement colorectale mais aussi probablement pancréas, estomac et prostate aboutissant a une surmortalité de 25%
Mais il n’en reste pas moins que consommer < 400g /semaine de viande rouge ou blanche de bonne qualité (non industrielle) cuisiner correctement (c’est à dire sans utiliser de haute température et de mode de cuisson ou la flamme est en contact direct avec la nourriture) apporte nos rations indispensables de fer, Zinc, vitamine B12 et protéines essentielles et fait partie de l’équilibre nutritionnel.
Cependant la consommation de poisson + œufs apporte les mêmes bienfaits nutritionnels comme il est dit plus haut.
Le Kebab.
Ce type de sandwich très à la mode et qui remporte d’énormes parts de marche cumule tout ce qu’il y a de plus nocif pour l’organisme et détrône largement les hamburgers. Graisses toxiques, viande transformée voir VSM importé d’Allemagne, chaine du froid non respectée avec pullulation microbienne (en général E. Coli). A moins de vous adresser à des restaurants branchés bobos de la capitale, évitez les Kébabs même pour manger sur le pouce… `
Cependant, que ce soit pour l‘agriculture ou l’élevage des animaux, de plus en plus de petits producteurs choisissent la qualité plutôt que la quantité et reviennent au savoir faire des paysans d’autrefois. De plus les donnés de la recherche agroalimentaire permet d’améliorer le rendement, d’augmenter la qualité nutritionnelle des produits tout en préservant l’environnement.
Il apparait possible de cultiver des petites parcelles en mélangeant fruits et légumes entre eux pour potentialiser leur croissance (avec l’aide des spécialistes en agroalimentaire) tous en utilisant des outils traditionnels avec un rendement accrue et un revenu plus décent pour le cultivateur.La culture de masse appauvrie la terre et rend incontournable l’utilisation des pesticides. Cf a ce propos le très beau documentaire « Demain » de Mélanie Laurent