La maladie exprime une désorganisation intérieure qui oblige l’organisme a trouver une autre voie, nécessaire à la poursuite du flux de la vie. Tout système vivant tend à se conserver dans son intégrité structurale à travers différentes opérations d’adaptation, de réorganisation, de mutation visant a maintenir la spécificité de l’espèce et le processus vital, que l’on appelle aussi l’énergie vitale. Grace a se potentiel inné de remaniement des équilibres internes, chacun d’entre nous, en cas de maladie peut mobiliser les mécanismes réactionnels d’autorégulation aboutissant a l’auto guérison

Jean pierre Muyard .Pourquoi tombons nous malades ?

 

Si notre médecine moderne connaît très bien les mécanismes physiopathologiques des diffé-rentes maladies, elle s’est en revanche beaucoup moins penchée sur la cause première de l’émergence d’une pathologie chez un individu donné. Pourquoi certains patients développent une pathologie cardio-vasculaire avec peu de facteurs de risque pendant que d’autres bien plus à risque en sont indemnes ?

Ce type d’interrogation trouve surtout  son intérêt dans les pathologies chroniques. Au stade aigue, l’urgence est au traitement. Comme disait le Bouddha, « lorsque vous prenez une flèche en plein cœur inutile de perdre du temps à chercher l’archer, il faut panser la plaie. »

Cette question est souvent posée avec amertume par les patients et parfois avec  un véritable  sentiment d’injustice. « Pourquoi suis-je tombé malade ? Je fais du sport, mange correctement, les fruits et légumes de mon jardin, cuisine tout à l’huile d’olive et mes artères sont en train de se boucher !! J’étais parfois stressé quand je travaillais mais depuis la retraite je n’ai plus aucun sujet d’inquiétude »

Il est très difficile de répondre à ce type de question fermée. Les raisonnements émergent du cortex, fine couche de cellule recouvrant notre cerveau, mais l’ensemble de notre organisme a sa propre intelligence ainsi que  les milliards de cellules qui le composent. Et toutes ces cellules n’ont que faire de la rationalité du cortex cérébral.

Comprendre la maladie c’est entrer probablement au cœur même de l’être humain, dans l’âme comme disaient les anciens.

 

Les médecines traditionnelles ou alternatives considèrent que la maladie traduit la rupture d’un équilibre physiologique au sein de l’organisme. Une pathologie n’est pas forcement le fait d’un agent pathogène extérieur (comme un virus) mais plus un déséquilibre ou un affaiblissement de nos mécanismes d’auto-guérison.  Ceux-ci correspondraient à l’heure actuelle au système immunitaire et à nos systèmes de régénérescence et de réparation cellulaire (et notamment les systèmes de réparation de l’ADN de mieux en mieux connus).

Le traitement consistera à renforcer les mécanismes de défense et harmoniser les différentes énergies de l’organisme comme dans la médecine traditionnelle chinoise.

Cette vision de la médecine n’est pas désuète et pourrait-être même d’actualité. De récentes recherches tendent à démontrer qu’il existe une intelligence du corps et que dès qu’un dysfonctionnement dans l’organisme  est repéré toutes les cellules en sont informées et savent exactement ce qu’il faut faire pour réparer au plus vite. Soigner consisterait aussi à stabiliser au mieux les symptômes pour le confort du malade, en attendant que  le corps fasse son travail.

Il existe dans notre organisme un turn over cellulaire important. Toutes les cellules ont une mort génétiquement programmée (apoptose) c’est adire une durée de vie limitée. Par exemple un globule rouge vit une centaine de jours. Ce qui explique que l’organisme doit en permanence remplacer les vieilles cellules par de nouvelles  en les recopiant. Plus l’âge avance et plus il existe des erreurs dans ce processus. Les erreurs de copie se produiraient au niveau des molécules d’ADN. L’ADN étant notre structure génétique propre.

Ces anomalies de régénérescence de notre patrimoine cellulaire constituant notre organisme est peut être l’une des pierres angulaires des maladies qui touchent l’être humain quelque soit la pathologie envisagée. Mais ces avancées scientifiques dans la physiopathologie de la maladie nous renseignent pas plus sur pourquoi tel sujet et non tel autre va développer une pathologie. On peut botter en touche et dire « prédisposition génétique » mais cette manière d’éviter le débat n’est pas satisfaisante.

Il existe dans la littérature beaucoup de théories ou de tentative d’élucidation sur la naissance de la maladie. Je vais vous en livrer quelques unes qui me semblent les plus pertinentes  et surtout les plus abouties même si aucune ne fait l’unanimité dans la communauté scientifique.

L’approche physiologique, adaptation et survie

La finalité de tout être vivant est la survie. Pour survivre l’être humain est obliger de s’adapter a son environnement de manière a satisfaire ses 2 pulsions les plus archaïques ; se nourrir et se reproduire.

Notre structure cérébrale et corporelle n’a pas pour finalité de nous maintenir en bonne santé mais de nous conserver vivant. Parfois les phénomènes bénéfiques pour la survie peuvent être néfastes pour la santé.

La loi fondamentale de l’adaptation, concernant toutes les structures vivantes, permet de maintenir l’équilibre physiologique interne de l’organisme. Cet équilibre est dynamique.

La maladie est parfois le seul moyen trouvé par le cerveau pour maintenir l’état d’équilibre et la survie.

La maladie est un effort de la nature en l’homme pour maintenir son état d’équilibre

George Canguilhem

Les approches psychologiques

 

Le point de départ est une blessure psychologique narcissique (narcissisme primaire indispensable a notre construction psychique) engrammé bien souvent au cour de  l’enfance qui, menaçant l’équilibre émotionnel, se voit refoulée (c’est a dire renvoyée au fin fond de la mémoire). Ce contenu psychique (dans le système limbique lieu de la mémoire corporelle) refoulé gagne progressivement en énergie par maturation interne et par les stimulations extérieures et ne peut plus être contenu tant l’excitation psychique est intense.

Plusieurs  moyens sont à notre disposition pour décharger cette excitation dans un souci d’économie psychique :

  • l’activité psychique : sous forme de pensées, d’idées de sentiments d’émotions de fantasmes voir d’angoisse, de phobie, de compulsion
  • L’activité motrice : le mouvement par le biais de la contraction musculaire libère l’appareil psychique de sa tension interne. Ce procédé auto calmant peut aller jusqu’à l’épuisement physique. Certains choisissent l’agir expressif comme les activités artistiques, la danse, le point de croix, le bricolage, les activités domestiques…Ceux ci n’arrêtent jamais de bouger et tombent dans l’hyperactivité psychomotrice qui est un FRCV authentique presque équivalent a la sédentarité.
  • Si les 2 autres voies sont impossibles, la psyché est  mise hors service et la tension va se libérer par le biais de la somatisation point de départ d’une maladie organique. Le patient est alors coupé de lui-même et étranger a ces ressentis, émotions et affectes. Contrairement à l’hystérie qui concerne le corps imaginaire, dans la somatisation c’est le corps réel qui est concerné.

La voie de la somatisation est une tentative pour moins souffrir et fixer l’angoisse sur un mauvais objet délimité et nommé « maladie ».

Du point de vue de la psychanalyse la maladie représente une tentative de l’organisme de ramener dans le champ de conscience un matériel psychique qui a été exclu et parfois même qui ne nous appartient pas en terme de vécu mais qui agit sur nous (psycho généalogies). Ce langage du corps nous renvoie a notre petite enfance ou il n’y a ni mot ni images représentatives.

La maladie physique représentera une béance narcissique grave (par manquement de la fonction maternelle en général) avec remise en cause de l’évidence de l’existence. Le corps n’est pas suffisamment investi pour être contenant et les mécanismes d’auto-guérisons ne sont pas activés.

Le « JE » n’existe pas et la croissance de l’enfant est mécanique. Pour les maladies graves il s’agit d’un blocage émotionnel majeur ou le sujet est psychiquement mort et la maladie est la seule partie vivante.

Selon l’école de Marty (fondateur de l’école de médecine psychosomatique de Paris) la somatisation est liée a la neutralisation des réactions naturelles d’autodéfense face a une agression et donc a l’expression de la pulsion de mort car le corps n’est pas assez contenant (autodestruction du MOI). Ces mécanismes d’autodéfenses sont l’expression de notre part d’animalité et peuvent être censurés par l’entourage ou inopérant car insuffisamment matures.

La pulsion de mort consiste à utiliser les énergies psychiques pour lutter contre les instincts qui perturbent et demandent  une adaptation trop difficile du moi qui est immature.

En cas d’agression si la réaction violente est conscientisée mais retenue elle se retourne contre soi (maladies auto-immunes) si la réaction violente  ne se manifeste pas car psyché et corps ne reconnaissent  pas l’agresseur; effondrement des défenses et maladie du déficit immunitaire comme le SIDA par exemple.

Selon Alexander la somatisation n’est plus liée à un élément refoulé, à une défaillance  de la fonction maternelle (narcissisme primaire) ou a l’activation de la pulsion de mort  mais a une incapacité  d’adaptation  (repris par H. Laborit) avec retournement de l’agression sur soi car non admise a l’extérieur.

Il reprend le SNC, ou le système adrénergique prépare l’organisme à l’action (lutte) et le système vagal prépare au repli. Si le système sympathique est activé mais ne peut s’exprimer, l’énergie mobilisée se retourne contre soi (maladie auto-immune). Si le système parasympathique est activé sans fuite possible les systèmes de défense sont défaillants  (maladie immunodépressive). C’est « l’éloge de la fuite » du biologiste Henry Laborit

Hypothèse de la physique quantique

Selon les dernières avancées scientifiques dans le domaine de la physique quantique, notre monde serait l’actualisation d’un champ universel nommé champ du point zéro qui est un océan infini de vibration subatomique et notre organisme en particulier le cerveau serait une antenne réceptrice des informations de cette matrice primordiale. Notre cerveau serait comme une télévision, et ce champ énergétique les différentes chaines que l’on peut recevoir. Selon cette hypothèse notre être serait capable d’y puiser une quantité infinie d’informations avec par ailleurs un mécanisme de biofeedback qui nous permettrait en retour de modifier ce champ universel. L’intelligence du corps et de la cellule encore non élucidés se trouverait en fait dans l’univers qui nous constitue.

Dans la relation entre corps et l’univers, il n’y a pas de dualité moi et non moi : il y a seulement un champ d’énergie sous jacent. Ce champ, à l’origine des plus hautes facultés de notre esprit, constitue la source des informations qui dirigent la croissance de notre corps. Il est notre cerveau, notre cœur et notre mémoire. En fait, ce champ est la matrice du monde de tout temps. De plus il est la force qui, plutôt que les germes ou les gènes, détermine chez nous la santé ou la maladie.

Lynne Mc Taggart

Ce champ d’énergie dont parle Lynne Mc Taggart serait accessible a notre conscience et comprendrait peut être l’origine de l’univers. C’est le thème du dernier film de Luc Besson « Lucy » qui en exploitant 100% de son cerveau remonte jusqu’à la Création. Cependant cette hypothèse nie l’existence d’un créateur ou en fait une description plus moderne.

Cette théorie quantique se rapproche des hypothèses de la philosophie bouddhique ou l’ego est une illusion (vacuité) et tout est « l’ainsité  » sans début, ni fin, impermanent. Cette vacuité de soi et de toute chose  est saisissable pendant la méditation.


Carence émotionnelle et symbolisation

Pour revenir a des considérations plus terre a terre l’expérience quotidienne montre que beaucoup de patients éprouvent des troubles émotionnels avec parfois une grande difficulté à ressentir leurs propres émotions et celles des autres (alexithymie). Leur maladie s’inscrit dans leur histoire personnelle et est parfois l’aboutissement de grandes difficultés de vie et en particulier de leur vie sentimentale.

En ce qui concerne ces troubles émotionnels on peut considérer actuellement, au vue de nombreuses études (souvent pratiquées sur des échantillons de patients assez réduits) que certaines émotions négatives sont de véritables toxines mentales et qu’elles sont corrélées a l’émergence de certaines pathologies comme les maladies cardiovasculaires et les cancers. Il s’agit de la colère, de l’agressivité et même de l’hostilité exprimée ou maquillée, de la jalousie, de la frustration. Bien sur la dépression est depuis longtemps reconnue et prise en charge comme un facteur aggravant le pronostic des maladies cardiovasculaires.

La santé fait appel à l’Harmonie et à la Nature. L’homme au plus profond de lui, reste fait d’altruisme, de compassion, de tolérance et d’ouverture. Quelque soit les chemins de vie empruntés, cette humanité reste intacte comme la recherche médicale l’a a ce jour parfaitement démontré.

Ces émotions positives même « perdues » peuvent se réapprendre. Au départ il s’agit  de les évoquer, volontairement dans son mental (training mental) puis a force, des connexions neuronales se créent et de petits sentiers escarpés neurologiques deviennent de grands boulevards. Nous serons ensuite réellement plus enclin aux émotions positives.

 

Par ailleurs les capacités de l’esprit vont plus loin. Un patient qui est l’objet d’émotions positives de la part de son entourage ou même de personnes qu’il ne connaît pas et a distance guérira mieux et plus vite !!

Toutes ces considérations ne sont pas uniquement théoriques. Le principe de guérison exige, en plus de nos outils thérapeutiques actuels, la restauration d’un équilibre physique, émotionnel et énergétique mais aussi par la symbolisation de la maladie.

Celle-ci nous invite à rechercher le sens de la maladie par rapport à notre histoire personnelle et ce qu’elle représente pour nous. Qu’est-ce que le corps exprime  à travers cette maladie, que veut-il me dire que je n’ai jamais entendu?

Certains livres de médecines chinoises ou de médecine psychosomatique peuvent donner des liens entre les  pathologies physiques et les émotions, les comportements ou les conflits inconscients qui les sous-tendent comme les ouvrages de Michel Odoul (« Dis moi ou tu as mal: je te dirai pourquoi ») et la réédition du célèbre ouvrage de Jacques Martel « Le grand dictionnaire des malaises et des maladies ».

Ces livres ne donnent que des pistes mais les consulter c’est déjà se réapproprier sa maladie et surtout ne plus totalement la subir.

Ceci reste vrai pour les pathologies génétiques en ce sens ou même si des patients dès le départ sont porteurs de mutations génétiques anormales dans leurs cellules, comment expliquer que certains les exprimeront totalement ou partiellement et d’autres pas du tout. L’épigénétique prouve que l’expression des gènes varie en fonction de l ‘environnement et du mode de vie

Ceux qui ont accès à cette dimension de leur pathologie ressortent grandis et enrichis de ces douloureuses expériences. Ils se disent souvent mieux qu’avant la maladie.

La culpabilité et les regrets nous éloignent de notre maladie et ralentissent la  guérison. Ce sont des sentiments inutiles et toxiques. Comprendre sa maladie comme l’aboutissement  d’un processus pathologique que je n’ai pas pu ou pas voulu voir est bien plus constructif que le regret et la culpabilité.

Carl Gustav Jung l’un des plus grand psychothérapeute de notre époque, rejoignait la théorie du philosophe medecin George Canguilhem et disait « La maladie est l’effort que fait la nature pour guérir l’homme. Elle renferme l’or véritable qu’il n’a trouvé nulle par ailleurs » Le psychanalyste a été victime à 65 ans d’un infarctus mais est mort à 86 ans.

Chaque malade fait ce qu’il peut et certains d’entre nous guérissent vite et bien sans passer par ce cheminement qui relève plus de la spiritualité que de la médecine !

La médecine établit des diagnostics, prescrit des traitements et apprécie le pronostic en se basant  sur des études scientifiques pratiquées sur des échantillons de patients représentatifs de la population en incluant parfois  plusieurs milliers de malades.

Toutes ces études fortes utiles ne peuvent pas être appliquées à l’échelon individuel. L’homme est complexe tant au plan physique que psychique et surtout unique rendant caduque toute recettes préparée a l’avance.

Il existe en l’homme une dimension qui nous échappe. Par exemple il a été constaté que des patients cardiaques hospitalisés allaient objectivement mieux quand on priait pour eux. Dans cette expérience, ni le patient, ni le personnel hospitalier savait qu’à plusieurs kilomètres un groupe de pratiquants issus des 4 religions priait quotidiennement pour leur santé.

Un autre exemple tout aussi surprenant. Des chercheurs ont étudié le comportement des spermatozoïdes en fonction de l’activité des donneurs. La aussi une distance de plusieurs dizaines de kilomètre séparait le donneur de sa semence. En fonction du type de film que visionnait ces donneurs (films violents ou romantiques…) leurs spermatozoïdes ne se comportaient pas du tout de la même façon.

La maladie, quelque soit son origine et a considérer qu’un mécanisme unique génère l’ensemble des pathologies comme la pierre angulaire d’un édifice, nous ramène de force a nos réactions archaïques de survie ; agressivité, passivité, immobilité, fuite.

La maladie est autant le processus physiopathologique défaillant que la réaction du patient, de son entourage et même du médecin qui le prend en charge. C’est pour cette raison que le meilleur moyen d’encourager la guérison c’est de faire appel a son humanité que l’on soit malade ou médecin.

AJR : Apport Journalier Recommandé
AVC : Accident Vasculaire Cérébral
Cho : Cholestérol
CC : Cohérence Cardiaque
FRCV : Facteur de Risque CardioVasculaire
FC : Fréquence Cardiaque
HTA : HyperTension Artérielle
IDM : Infarctus Du Myocarde
MAC : Médecines Alternatives et Complémentaires
MCV : Maladie CardioVasculaire
MS : Mort Subite
SRA : Système Nerveux Autonome
SNC : Système Nerveux Centrale : cerveau et moelle épinière
TIPI : Technique d’Identification des Peurs Inconscientes
TCC : Thérapie Cognitivo-Comportementale
Vit : Vitamine
Ω : Omega
Glossaire